Qui suis-je?
Voici comment j'essaie de "travailler" le son...
Sinon quoi? Ancienne étudiante en médecine et à l'Insas, documentariste sonore, écrivaine de deux ou trois pièces, mere, femme au foyer, passionnée de photographies et de son et de poésie, etc etc....
Ce que j’écoute : J’aime la petite anecdote du quotidien. Le son étrange et ordinaire qui en sourd. Le murmure qui s’en dégage...
Le vrombissement des avions qui traverse la lucarne du grenier. le piaillement des oiseaux qui s’échappe des interstices des volets, le claquement de la porte des toilettes, l’après-midi… J’ai toujours dans mon sac un petit enregistreur, au cas où. Et je capte des bruits anecdotiques lors de balades à vélo ou dans le métro.
Le micro enregistre la parole de l’anonyme comme celle de la « célébrité », les silences hasardeux ou signifiants des uns et des autres.
Il prend la « réalité sonore » le plus largement possible, dans ses ultimes recoins, sans préméditation. Il accorde la même importance au bruit qui pourrait sembler à priori, simple murmure, petit, étroit, insignifiant qu’au vacarme fracassant de l’exceptionnel.
Mon écoute s’attarde sur les ambiances diverses, lointaines ou proches, ténues ou fortes qui accompagnent le témoignage ou l’action.
Ensuite, je détourne ces ambiances du réel et les restituons dans nos documentaires.
« La puissance évocatrice du son » n’est pas qu’une tarte à la crème des écoles de journalisme. C’est une réalité. Elle transforme la radio en le média le plus vivant qui soit, un robinet ouvert sur le monde. Nous la trouvons bien plus forte et moins intrusive que la télévision car comme dirait Welles, « l’écran y est plus grand ».
J’ai toujours « vu », avec l’usage du son, un moyen d’ouvrir le panorama du réel, d’y raconter un monde ressenti. C’est pourquoi dans ma vaste cuisine, j’écoute ad libitum des nouvelles du monde profond, par l’intermédiaire de petits transistors. Ce monde dans lequel nous vivons est parfois brouillé, confus, noyé parce que saturé...
Comment essayer de le restituer dans sa proximité ?
En cherchant, peut-être, le bruit qui s’adapterait et qui irait avec ce qui est raconté.
Il deviendrait métaphore « nécessaire », ni systématique ni formelle. Son rôle de souffleur, comme au théâtre, devrait juste suggérer une ouverture, donner un espace à l’imaginaire de l’auditeur.
De ma lucarne, s’éteint doucement le piaillement des oiseaux, la rumeur lointaine de l’autoroute la remplace…
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Au théâtre, me touche les étreintes silencieuses aperçues sur les quais de gare, les rapports éphémères issus des cafés, les relations enfantines, les heurts emprunts d’amitié, la difficulté des histoires d’amour, les conjurations face à la mort, le collectif et l’individuel, l’anecdotique qui rejoint l’universel… Le désir théâtral s’inscrit, alors, dans le décodage sensible de ces relations.
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un vieux texte qui n'est pas vraiment périmé...
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