JULIETTE BOUTILLIER

JULIETTE BOUTILLIER

2024 La nuit au travail/ LSD France-Culture

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4,3 millions de travailleur.ses de nuit habituel.les ou occasionnel.les en France, un nombre qui augmente :

Qui sont celles et ceux qui, pendant que nous dormons, veillent sur nos nuits, soignent, nettoient, divertissent, préparent notre alimentation, remettent la ville en état de marche… ?

"La nuit au travail" comme un miroir grossissant (du jour) questionne diverses problématiques :

La hiérarchie s'efface-t-elle ou se transforme-t-elle en un espace de “consolidation” de l'ordre social préétabli ? Quelles sont les réalités - et aussi les imaginations - autour de la dangerosité nocturne, vécues par les travailleurs qui subissent ou s’approprient ces horaires ? Le sommeil s'est-il retiré du décor ou n'est-il plus appréhendé que par ses troubles ? Comment installer des rituels pour revisiter cet espace-temps, seul ou entre collègues et tenir durant “les heures creuses” ? Comment composer avec un sentiment de culpabilité en tant que parent ? Quel impact sur la santé ?

Qu’il s’agisse d’un choix “par dépit” ou de motivations financières, appréhender les contextes sociaux du point de vue du travail de nuit, avec ses horaires “atypiques”, “dérogatoires” ou “décalés” (trois-huit, travail posté, gardes…), éclaire parfois plus crûment certains rapports de genre, de classe, des formes d'inégalité ou de domination, moins facilement saisissable le jour.

Durant cette LSD, des trottoirs des grandes villes aux autoroutes désertes, de la camionnette du Samu social à la voiture de la police municipale, des salles de naissance aux dancefloor, du coucher au lever du soleil, 4 nuits particulières, noire, blanche, grise ou rose, feront résonner des voix recueillies la nuit, sur la nuit, parfois du domicile jusqu’aux lieux de travail.

Une série documentaire de Juliette Boutillier, réalisée par François Teste.

 

ecoute sur site LSD


14/04/2025
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2023 Et le son fut!/ LSD France Culture

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Le son séduit de plus en plus (engouement pour l’écoute de podcasts et de messages vocaux, …) et il est au centre de ma profession. Cette série sonde l'enregistrement sonore, à travers son histoire, son geste, ses usages (intimes, politiques, artistiques, divertissement commerciaux).

Le documentaire s’ouvre au PhonoMuseum de Paris où son directeur raconte la préhistoire et l’histoire de l’enregistrement sonore, de manière vivante et vibrante, en faisant sonner les premières machines parlantes conçues pour enregistrer la voix humaine. Nous découvrons alors la longue évolution éprouvée par les supports (cylindres ou disques) avant qu’ils ne se démocratisent et soient pris au sérieux, passant d’un usage de dictaphone à un autre plus récréatif. La problématique de l’archivage, de la restauration et du mastering de nouveaux vinyls est abordée au sein d’un studio de mastering ou dans l’immense hangar tenu secret de la discothèque de Radio France.

Puis les preneurs de son de la radio, ancienne et nouvelle génération témoignent de leur pratique et s'interrogent sur un geste technique qui relève de l’artisanat et de la sensibilité artistique. Une escale à Montpellier où s'enregistre un orchestre permet le témoignage d’un jeune Musicien Metteur en Onde (le professionnel responsable de la qualité finale de l’enregistrement). Son immersif, chemin de l’onde sonore, inventaire de micros et fabrication d’ambiance sont au menu de cet épisode où l’auditeur réactive, par la radio, l'expérience consciente de ses oreilles.

La 3e partie déplie un des usages collectifs de l’enregistrement : la propagande sonore. Déclinée sous forme inattendue, du militantisme au disque de propagande sonore, de la musique de clips et autres campagnes politiques jusqu’au design sonore, elle donne à écouter la manipulation de notre environnement quotidien.

Enfin, l'ultime partie est dévolue à un usage plus intime. Celui qui fait de l’enregistrement, une trace sonore. Ici, c’est la résurrection de sons avant qu’ils ne disparaissent, qui est mise à l’honneur dans un archivage singulier. Ainsi des collectionneurs de disques, issus d’anciennes cabines sonores, semblable à celles des photomatons (et qui ont aujourd’hui disparues) partagent leur démarche qui est semblable de loin ou de près à celle du couple, Marcel et Louisette Chansigaud, qui arpentait la banlieue pour y enregistrer les petits rituels d’anonymes, comme les mariages, fêtes d’école ou autres. Garder trace de l'inouï est aussi ce qui poussait des personnes à aller enregistrer sur le terrain comme le tout premier chant de pygmée… La démarche de Ferdinand Brunot quant à lui s’inscrit dans la tentative de graver dans la matière, un conservatoire de paroles, support de mémoire et de connaissance pour les générations futures. La série s'achève dans les bureaux d’une société, qui grâce à l’intelligence artificielle, génère des copies de voix au format digital pour toute personne susceptible d'être amenée, pour des raisons médicales, à perdre la voix…

Une série documentaire de Juliette Boutillier, réalisée par Gilles Blanchard.

 

ecoute sur site LSD


14/04/2025
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2022 La fabrique des médecins, auscultation d'une pratique d'hier à aujourd'hui/ LSD France-Culture

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Depuis mes études médicales d'il y a 40 ans, qu’est ce qui a réellement changé ? Que vais-je "reconnaître" ou non de cette transmission et de sa mentalité ? La sélection et la docimologie sont-elles encore adaptées ?

Grâce aux témoignages de jeunes et d’anciens (internes, externes, juniors, seniors), aux paroles d’enseignants, historien, praticiens et doyen …, la série sonde cette formation pratico-théorique. Elle prend le pouls d'une transmission sur différents terrains d’apprentissage ou de stages (publics et privés). Elle ausculte le ressenti des étudiants et/ou futurs soignants et met en perspective certains dysfonctionnements.

L’intention est de disséquer un certain mythe lié à la culture de la blouse blanche en interrogeant le curriculum “caché”, ce qui se transmet de manière informelle de la préparation au concours, en passant par les nouvelles pédagogies de simulation et l’évolution des transmissions anatomocliniques,

Quels sont donc les mécanismes et les apprentissages qui mènent un étudiant à devenir peu à peu médecin ? Comment apprend-on aujourd’hui, en France, un savoir être et un savoir-faire ? De qui, par quoi et où ? Jusqu’où une pédagogie conditionne-t-elle les médecins de demain et pense t’elle leur socialisation ? Qu’est-ce que la pédagogie pourrait/devrait être.

(Certains aspects liés à cette transmission restent tabous car certains intervenants ont préféré garder l'anonymat par crainte d'éventuelles sanctions…)

Une série documentaire de Juliette Boutillier, réalisée par Marie-Laure Ciboulet.

 

ecoute sur site LSD


14/04/2025
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2021 Des femmes qui boivent/ LSD France-Culture

 

 

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Lien vers documentaire 4 parties

 

 


05/03/2022
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2020 Des insectes et des Hommes/ LSD France-Culture

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Lien du documentaire en 4 parties  Des insectes et des hommes


30/01/2021
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2019 Faites du sport/ LSD France-culture

 

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Une série documentaire de Juliette Boutillier, réalisée par Annabelle Brouard

 

 

"Je suis d’une génération marquée par Nadia Comaneci et Georges Best (l’icône pop et alcoolique du football irlandais). Pour moi, le "sport" me rappelle bêtement l’odeur des gymnases du collège. Je me souviens du plaisir, en EPS, à confronter mon corps aux barres parallèles et au sautoir ;  je me rappelle des roues et des rondades de ma jeunesse et l’étrange honte de ce plaisir face à mes camarades non sportives.

L’immobilisation de mon épaule fracturée par la chute à vélo, réveille en moi l’envie de bouger. Me manque la liberté d’un corps qui ne serait ni empêché, ni contraint. Et au plus vite, le désir de récupérer certains gestes : ouvrir une boîte de thon, lacer des souliers etc. Avec le désir surtout de retrouver les mouvements qui font vagabonder mon esprit - pédaler, danser, nager en compagnie d’A.- je m’aperçois ainsi que je n’ai jamais cherché à muscler mon corps, à l’entretenir, ni à le performer mais simplement, à le "sentir". J’avoue n’avoir jamais pensé le sport, comme s’il m’avait toujours semblé indiscutable et indiscuté. 

Sport civil, d’élite, de masse, scolaire, militaire, amateur, professionnel, sport extrême ou de loisir, de bien être ou de santé… je crois que chacun met dans le vocable "sport", ce qu’il veut bien entendre". 

 

 

 

si vous voulez écouter le podcast cast de France-Culture, c'est ici


04/12/2019
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2018 Masculins, est ce ainsi que les hommes se vivent/ LSD France Culture,

 

 

 

 

 

 

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 (Vestiaire/photographie Pauline Rousseau. Artiste photographe et participant à la série)

 

 

Une série documentaire de Juliette Boutillier, réalisée par Vincent Decque 

 

Interroger la masculinité d'aujourd'hui, à travers les paroles d'experts de Georges Vigarello,Mélanie Gourarier, Olivia Gazalé, Eric Fassin, Franck Lamy ... ou d'anonymes ou de celles de Silvain Gire, Directeur d'Arte Radio ou encore du chanteur Eddy de Pretto....

 

Si vous voulez écouter le podcast  de France culture, c'est ici :

 

Masculins, est ce ainsi que les hommes se vivent


07/09/2018
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2017 Rouge comme les règles / LSD France-Culture

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 Une série documentaire de Juliette Boutillier, réalisée par Nathalie Battus

 

Le désir d’explorer « l’histoire des menstruations et son rapport à la féminité » me préoccupe depuis longtemps. Comme la plupart des jeunes filles, j’ai été « désemparée », à l’arrivée de « ces premières fois ». J’ai dissimulé ce sang. Ce qui m’a été d’autant plus facile que ce flux est survenu alors que je nageais en pleine mer et que ma propre mère avait disparu. Devenue adulte, me trouble aujourd’hui, la possibilité d’avoir ressenti la nécessité inconsciente de devoir cacher.... 

De quoi avais-je honte et pourquoi me sentais je « sale » ? Et terrorisée aussi. Parce que ma meilleure amie m’avait racontée qu’en périodes d’indispositions, il ne fallait pas se laver et encore moins aller nager ? M’intrigue aussi rétrospectivement un épisode de transmission liée à ma jeune sœur : A l’époque, je n’ai pas trouvé les mots pour expliquer simplement ce phénomène physiologique universel. Que signifiait cette pudeur derrière laquelle je me suis réfugiée, usant d’un vocabulaire distancé et médical, alors que nous avions bénéficié d’un héritage maternel féministe ? Ma réponse a suscité une sorte d’effroi chez ma petite sœur. La « desquamation des cellules de l’endomètre » lui évoquant probablement une maladie, un phénomène sanglant irréversible, une blessure…

 

En y réfléchissant, c’est l’absence de flux menstruel qui m’a procurée le plus de plaisir. Parce qu’à un moment,  il a raconté que j’allais devenir mère.

Mais pourquoi des années plus tard, ma fille m’a t’elle cachée sa ménarche, préférant se débrouiller seule, avec du papier hygiénique ? 

A chaque histoire de femme correspond une histoire de la menstruation. Comme si le cycle menstruel reproduisait une traversée de ressentis, en boucle, ad libitum ? Que représente donc au 20esiècle, la force de ce tabou lié au corps de la femme ?

 

"Rouge" cherche donc à témoigner de ce que les règles racontent aujourd’hui de la quête du féminin. Les personnes en ont-elles encore honte ou sont-elles fières de cette arrivée hémorragique ? Signe d’un affranchissement ou d’un assujettissement ? Comment les jeunes filles perçoivent elles cette « première fois » et comment les femmes ménopausées font elles, le deuil de ce flux et patite mort qui y est souvent assignée ? Quelles sont les valeurs symboliques, psychanalytiques et anthropologiques du phénomène ? Et quelles actions mises en place pour tenter de lutter contre l’inégalité socio-économique liée aux taxes sur les accessoires ? Quelle est l’évolution des accessoires et de leurs commercialisations ? Que tentent les nouveaux activistes pour dé stigmatiser ? ...

 

Pour écouter le podcast cast c'est ici :

https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/histoire-dun-tabou-menstruel

 


07/09/2018
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2016 Ce qui se recupere ou l'art de faire sonner les restes chez Max Vandervorst et Cecile Borne/ Création on air France-Culture

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(Cecile Borne, plasticienne et protagoniste de l'emission récupérant des rebuts sur la plage)

 

Ce matin, par la poste, j’envoie à Max mes quatre boules cévenoles, les carnets et les phrases découpées de Christian.

 

Objet pauvre, mis au rebut … 

Dans rebut, entendre rébus, avec l’énigme qu’il y a en dessous, 

Et inscrire sur une des lignes du calepin avec les lettres « R. E. B. U. T », deux nouveaux mots Brut et But.

 

Je réfléchis à la vie des objets arrachés au réel. Je dessine leur forme, 

pour pouvoir demain faire sonner la mélodie mnésique de ces sujets échoués, abandonnés, 

Je les récupère, les adopte pour écouter leur force poétique. 

 

Alors,

Le petit peuple plié, 

les chiffons ensablés de Cécile Borne, les vibrations de fers à repasser et de « saxosoirs » de Max Vandervorst, les blancs des phrases récupérées dans la poubelle par Juliette se mettront à  revivre, survivants et rescapés de l’oubli.

 

Loin de nous encombrer,  ces récupérations nous accompagnent

Désormais, ils habitent l’espace de nos maisons - du salon à la bibliothèque, de l’atelier au grenier, du garage à la cave - Doucement,

Ils rappellent les fantômes – avec l’ombre incrustée de leurs anciens propriétaires sous l’abat-jour, 

Ils passent de mains en mains, de mémoires en mémoires. 

Jusqu’à ce qu’ils se prennent dans les fils du tapis, dans les vagues de la mer, dans les rets d’une deuxième ou troisième vie, 

Ils nous ensorcellent et deviennent un peu de nous même, 

 

Cette émission, construite sous forme d’un vagabondage et d’un troc de lieux, de pensées et d’objets s’articule autour d’un certain art de la récupérationet d’une manière de composer avec les restes en les détournant. Elle témoigne d’une façon de contempler, d’écouter et d’inventer le monde en exhumant des déchets, des trésors insoupçonnés. Une guenille devient un tableau, un rasoir jetable une flute de pan et des bouts de phrases se transforment en un cadavre exquis poétique.

(Juliette Boutillier)

 

Avec :

Max Vandervorst, luthier sauvage 

Cécile Borne : chiffonnière plasticienne

Claire Steinfort

Lecture : Christophe Hardy

Merci à la Maison du Cœur de Hannut. (http://www.maisonducoeur.be)

Site internet de Max Vandervorst http://www.maxvandervorst.be

Site internet de Cécile Borne http://cecile.borne.free.fr

Réalisation : Nathalie Battus, Juliette Boutillier

Mixage : Régis Nicolas 

Coordination artistique : Ines de Bruyne, Irène Omelianenko.

 

Pour écouter, l'émission, c'est par ici:

https://www.franceculture.fr/emissions/creation-air/ce-qui-se-recupere-ou-l-art-de-faire-sonner-les-restes-chez-max-vandervorst

 

 


07/09/2018
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2015 La dernière Image / Création on air France Culture

 

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Quand l’autre se dérobe à notre vue, disparaît et s’enfonce dans la nuit, quel ultime regard porte t’on sur lui ? Il existe 1000 et une façons de mourir. 
Comment photographier les cadavres, les corps morts, inanimés ?

Le commissaire veut savoir ce qui s’est passé, la médecin légiste et la psychiatre tentent de comprendre le geste fou de celui qui a dérobé la vie.

 

"Souvenirs d’un visage émacié, creusé aux mâchoires saillantes.

Souvenirs d’une broche accrochée maladroitement sur la chemise funéraire.

La tienne, probablement.

Regard en biais sur la côte saillante, le sexe dépeuplé de poils pubiens

Asséchés.

Vision d’un ultime regard jauni par la maladie, adressé à l’homme qui reste, avant d’expirer le dernier souffle.

Les poils de mon chien, son cadavre rigidifié par la mort.

Le corps abimé d’unpère, ses jambes parsemées d’escarres.

Le mutisme de Lucia, son coma.

La mort fantasmée de l ‘embryon Matthias, mon frère. 

Le cadavre de la colombe échouée dans la cour intérieure de l’appartement bruxellois,

Le bruit mat du corps de la jeune fille heurtant la dalle de béton,

Un inventaire fou de morts proches.

Universel, dédié à qui ?

Dis moi comment tu meurs, je te dirais comment tu as vécu…

Pier Paolo Pasolini, assassiné sur une plage, en Italie. En quête d’amour.

Et toutes ces morts, ces mortes s’amoncellent, font une pile de cadavres.

Exposés aux yeux de tous,

Mais où ces morts violentes sont elles consignées, archivées,

Mises à part dans l’inventaire de nos morts inattendues?

Comment photographier vos cadavres, vos corps morts, vos mots tus?

Je ne veux pas mourir et je

Déguste une glace à la vanille,

Je lèche la boule, le gout sucré me ragaillardi,

Mais voilà qu’à nouveau, tu disparais

Et tout s’écroule,

Mon regard vacille.

D’autres s’emparent de toi,

Ils me disent le corps disséqué,

L ‘anatomie de tes organes,

La cause de ta mort,

Je ne veux rien entendre.

Pourtant, il paraît que celui-là a dérobé ta vie,

Et me voilà face à ton squelette,

Les os blanchis à la chaux vive ne me réconcilient avec rien.

Tout m’est étranger.

Car ta vie m’était familière.

Elle m ‘apportait les hasards venus d’un temps archaïque et pérenne.

Où s’évaporent nos os et organes ?

Dans quelles terres ? Derrière quelles chairs?

Je bouge ton corps, je sais que ton immobilité n’est pas feinte,

Tu ne bougeras plus,

Je ne pourrais que te déplacer, entouré de ce drap blanc, ton linceul.

Certains te récupèrent,

Et cherchent à réparer,

Le commissaire veut savoir ce qui s’est passé,

Le médecin légiste,

La psychiatre tente de comprendre le geste fou de celui qui t’a dérobé la vie.

Je reste à côté, au bord,

Juste au bord,

A la périphérie.

Je vois, sans voir, je survis."

 

De Juliette Boutillier et Caroline Laffon, réalisation Nathalie Battus

Prise de son Nathalie Battus et Juliette Boutillier  

Mixage Eric Boisset

 

  

Avec

Magali Bodon-Bruzel (Psychiatre, chef de pôle SMPR-UHSA) 

Philippe Dussaix(Commissaire divisionnaire)

Dominique Lecomte (Médecin légiste, ancienne directrice de l’Institut médicolégal de Paris)

Mathieu Pernot (Photographe)

 

LecturesSonia Pastecchia  (carnet bord Juliette Boutillier) et Christophe Hardy,« La photographie judiciaire » de Rodolphe A. Reiss.

 

Et la participation de 

 

Yann Blanchenot(tatoueur)

Lucie de Almeida(apprentie bouchère)

Guay de Bellissen(écrivain)

Maria Grazia Noce(danseuse) 

Samuel Petite(coach sportif / professeur de ju-jitsu)

 

Extraits musicaux  La vie dans les bois, composition de musique concrète / Pascal Battus, Lionel Marchetti et Emmanuel Petit. No image / Simon Fisher Turner. Les petits riens / Chantal Dumas. Below sea level - Bass hologramms / Floy Krouchi. 

 

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Pour écouter en podcast cast sur France-Culture, c'est ici à la date du 16/12/2015 création on air  : la dernière image

 

 

 

 

 

 


16/12/2015
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2014 Une adolescence amoureuse / Sur les docks France-Culture

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Il était une fois, sept petits êtres candides : Balthazar, Margot, Marguerite, Nina, Paloma,Vasco et Rose âgés de cinq à sept ans . En tant que parents de certains, nous écoutions avec délectation les propos échangés entre eux, au sujet de la mort, figure, à la fois, proche et lointaine. 

A l’époque,  nous avions eu le désir de les emmener courir entre les tombes d’un cimetière belge et d’un cimetière bruxellois afin de favoriser l’émergence d’une parole qui évoquerait leurs questionnements existentiels. 

Avec aisance et sans difficulté, ils s’emparèrent alors de ces lieux sacrés en les transformant en terrains de jeu profanes:

Les objets funéraires devinrent sources d’intrigue. Les rois mages, les pots cassés furent remis droits et les épitaphes se transformèrent en livres d’apprentissage de lecture. Ils firent de ce décorum, le théâtre de leur questionnement ; entre deux déplacements de bouquets de fleurs en plastique, nous avons capté un flux gracile et joyeux évoquant une mythologie fantasmagorique.  « Attendez une minute, on ne sait pas où est Dieu »est la trace sonore restituant cette aventure. 

 

Aujourd’hui, les chérubins se sont métamorphosés en adolescents de 12 à 16 ans. Certaines voix ont mué, d’autres se sont affermies. Les mythes de leur enfance sont devenus un drôle de conte de fées dont ils espèrent qu’il deviendra  réalité . L’idée qu’ils se font de l’amour occupe une place centrale dans les discussions entre collégiens et lycéens. Le miroir, le maquillage, les sms sont les compagnons indispensables; ils appréhendent le regard du groupe et écoutent en boucle « Fauves » ou « Stromae » dans lesquels ils se retrouvent. 

 

Ainsi, huit ans après le premier documentaire, "attendez une minute on ne sait pas où est Dieu", nous en avons conçu un autre où de la mort, nous sommes passés à l’amour. À travers une discussion à bâtons rompus, ils tentent généreusement de répondre aux questions posées, tout en préservant le secret. La parole est plus hésitante, rétive ; elle s’emberlificote à travers l’écheveau de la gêne ; les rires font place aux gloussements pudiques mais leur engagement persiste. C’est d’ailleurs pourquoi, ils ont accepté de devenir les preneurs de son de moments entre copains ou entre eux. Leurs confidences sont entrecoupées de témoignages de certains adultes : Binta et Tracy, jeunes surveillantes du collège témoignent comme étant les confidentes des potins durant la récréation et Mme Bronchard, professeur d’anglais, raconte les gestes des premiers émois amoureux dont elle est témoin au sein de sa classe… Dis-moi quel enfant tu es, je te dirais quel adulte tu seras … Et si dans quelques années, nous retrouvions ces jeunes adultes pour évoquer le monde du travail et ce qu’ils en attendent ?

 

Pour écouter l'émission, c'est ici :

https://www.franceculture.fr/emissions/sur-les-docks-14-15/amours-34-une-adolescence-amoureuse


07/09/2018
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2014 Les médaillés du travail ou l'envers de la médaille/ Sur Les Docks France-Culture

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Je vis dans un pays où les chômeurs, les personnes occupant des emplois précaires, non déclarés, les sdf …. se comptent par million. Suivre une carrière longue est assez exceptionnel.

Moi-même je travaille sans arrêt, réfléchissant sans cesse à de nouveaux projets… Mais je suis officiellement, travailleuse intermittente.  

 

Il y a quelques mois, Anna me parle de la Médaille du travail. Jusqu’alors j’ignorais son existence.

Je découvre que cette insigne récompense la durée d’années de labeur effectuées par certains travailleurs, agrémentée d’un diplôme et parfois d’une prime. Son histoire remonte à 1886 ; à l’origine, destinée aux ouvriers des Etablissements industriels et Commerciaux, elle s’ouvre en 1913, grâce au Ministère du Travail, aux serviteurs et clercs d’officier. On l’appelle alors médaille des vieux serviteurs. Ce n’est qu’en 1948 que ces deux distinctions fusionnent.L’ histoire de cette distinction raconte la mise à l’honneur de gens de labeur ? Qu’en est il des gens qui ne peuvent y prétendre ? Qu’en est il aujourd’hui ? Qu’attend on de cette récompense ? Pourquoi la demander ?

Comment se définit on par rapport à son travail ? Qu’espère t’on de lui ?

Ce documentaire parle de reconnaissance ou non, il évoque le lien complexe qui nous unit à notre métier.

À travers un vagabondage organisé en un égrènements de portraits, j’interroge les enfants d’une école primaire sur ce que peut représenter pour eux cette notion de travail, j’écoute la fierté d’une gardienne d’immeuble, je capte les réflexions des documentalistes de radio France sur leur profession et la médaille ainsi que les témoignages et motivations des récipiendaires de la mairie du XVIeme. Mais très vite, cette insigne gravée sur métal devient pretexte et Martine évoque la médaille de l’amour, Samira Sedira auteur, à travers une expérience s’octroie seule, la médaille de la fierté, Daniele raconte la difficulté à rompre avec une prestigieuse maison dont elle avait une fierté d’appartenance …

Qui appartient encore à quoi ? Qu’est ce qui nous détermine par rapport à notre travail ? Que nous apporte t’il et que lui apporte t’on ?

 

Pour écouter l'émission en podcast cast sur France-Culture, c'est ici :

https://www.franceculture.fr/emissions/sur-les-docks-14-15/les-medailles-du-travail-ou-lenvers-de-la-medaille

 

 


07/09/2018
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2013 A l'ombre des refuges, l'impossible documentaire (Triptyque sur la psychiatrie)/ Sur les Docks France culture/ RTBF/ FACR Belgique

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Tenter la restitution sonore d’une aventure excentrée, voire excentrique durant laquelle nous avons arpenté avec fébrilité et enthousiasme les lieux dédiés à l ‘accueil en psychiatrie, telle était notre intention première.

Pour cela, nous avons touché les murs, contemplé les paysages derrière les fenêtres des chambres, respiré l’espace dédié aux souffrances mentales. Juste pour cela. Pour voir si l’aménagement pue la froideur /ou la mort / ou respire l’habitable. En chemin, la rencontre avec des habitants aux voix étincelantes ou légèrement éteintes nous a ébranlé. Ce sont ces voix captées sur les bords des trottoirs, à l’abri des jardins ou à l’intérieur des refuges que nous proposons de faire entendre dans cet insolite triptyque.

Par ailleurs, la pensée de François Tosquelles, nous a accompagnée durant toute l’aventure.

… Le mot asile était le bon. Je préfère le mot asile, qu’hôpital psychiatrique, on ne sait pas ce que ça veut dire, hôpital psychiatrique… Le refuge, l’asile et cætera, vous comprenez, au moins ça veut dire que le type se réfugie là, vous comprenez, ou qu’on le réfugie par force, vous comprenez. Mais y a un écart qui est à la fois protecteur et … il me semble que c’est Gentis qui dit : « parfois que le mur de l’asile, chacun le porte à l’intérieur »… François Tosquelles.

 

 

Pour écouter la deuxième partie, c'est ici :

 

https://www.franceculture.fr/emissions/sur-les-docks-14-15/il-faut-que-le-soignant-aille-vers-le-patient

 

 

 Pour écouter la première  partie, c'est ici :

https://www.mixcloud.com/Julietteb/a-lombre-des-refuges-limpossible-documentaire-1/

 


07/09/2018
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2012 "Zinneke parade, Désordre/ Wanorde : le défilé d’un possible" / Sur les Docks France-Culture

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Zinnode. Mot inconnu du dictionnaire français.

Depuis l’enfance me touchent les aventures dans lesquelles l’humain rencontre l’humain.  

Les expériences où l’individu n’existe qu’à travers un collectif. Ces rassemblements me font du bien. Ils me font croire à une possible altérité. A Bruxelles, lors de la Zinneke Parade, les zinnodes, sont des groupes d’une centaine de personnes hétéroclites qui se rassemblent autour d’un même thème (cette année celui du Désordre) et qui vont constituer la parade finale.

Ainsi, entre les pavées de la rue et les têtes de géant, entre les roues de char et le ciel bruxellois, j'ai voulu partager les tentatives et les essais précaires. Pendant un an et demi, des femmes et des hommes créent des costumes à partir de vieilles bandes magnétiques ou des matériaux de récupération, se déguisent, composent des petites musiques issues de caisses en carton ou de boites à clous et bâtissent des chars. Pour finir ils écrivent une partie de leur existence avec des valeurs ténues plus poétiques que matérialistes. ils s’attachent aux couleurs et écrivent à partir de leurs petites histoires une partie de notre histoire contemporaine…( Cette création se veut le témoignage d’une épopée collective, minuscule et énorme à la fois.)

 

 

Avec la participation des 22 zinnodes (…)

Merci à Anne-Sophie papillon, Maria-Grazia Noce, Chantal Debaise, Dis Huygue et Myriam Stoffen ainsi qu’à tous les participants et public.Enregistré entre mars et mai 2012, à Bruxelles.

 

Pour écouter en podcast sur France-Culture, c'est ici :

 

https://www.franceculture.fr/emissions/sur-les-docks-14-15/ordre-et-desordre-14-zinneke-parade-2012-desordre-wanorde-le-defile

 

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07/09/2018
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2011 Ce qui se perd/ Atelier de Création Radiophonique France-Culture

 

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(Tableau d'un ami, Philippe Lachasse, perdu de vue)

 

 

Du plus loin qu’il m’en souvienne, la mélancolie de la perte  a toujours traversé mon travail. Qu’il s’agisse d’une perte matérielle, spirituelle, sensorielle….

« Ce qui se perd » est l’inventaire chaotique de ce que je pensais avoir irrémédiablement perdu.  En contemplant ce qui reste ou ce qui manque, j’ai  essayé d’ordonner l’indéchiffrable : ce qui était, ce qui sera, ce qui n’est plus… 

Égarée au milieu de ma cuisine, j’ai vagabondé en un voyage désordonné, perdu les clefs du souvenir, ouvert les portes du service des objets trouvés, farfouillé dans le tiroir des illusions et des amours perdues et n’ai pas retrouvé le couteau Coursolle du grand-père. Dans ce bric à brac la perte s’égrène sous toutes ses formes, le tragique côtoie le comique de manière jubilatoire. Le fil devient un film sonore intimiste. Mais l’obsession peu à peu s’allège, le chaos s’organise en un puzzle où les pièces manquantes réapparaissent et où sourdent les paroles d’amis, d’Edith Scob et de Christian Boltanski.

La première partie, tendue et acerbe, traduit l’éparpillement face à un quotidien. La deuxième s’apaise et se pose en une nuit plus tranquille où le passé a sombré depuis longtemps, sans que cela ne soit - ni grave ni dangereux- mais simplement humain…

 

 

Pour écouter, c'est ici :

https://www.franceculture.fr/emissions/latelier-de-la-creation-14-15/acr-ce-qui-se-perd


07/09/2018
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