JULIETTE BOUTILLIER

JULIETTE BOUTILLIER

2023 Et le son fut!/ LSD France Culture

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Le son séduit de plus en plus (engouement pour l’écoute de podcasts et de messages vocaux, …) et il est au centre de ma profession. Cette série sonde l'enregistrement sonore, à travers son histoire, son geste, ses usages (intimes, politiques, artistiques, divertissement commerciaux).

Le documentaire s’ouvre au PhonoMuseum de Paris où son directeur raconte la préhistoire et l’histoire de l’enregistrement sonore, de manière vivante et vibrante, en faisant sonner les premières machines parlantes conçues pour enregistrer la voix humaine. Nous découvrons alors la longue évolution éprouvée par les supports (cylindres ou disques) avant qu’ils ne se démocratisent et soient pris au sérieux, passant d’un usage de dictaphone à un autre plus récréatif. La problématique de l’archivage, de la restauration et du mastering de nouveaux vinyls est abordée au sein d’un studio de mastering ou dans l’immense hangar tenu secret de la discothèque de Radio France.

Puis les preneurs de son de la radio, ancienne et nouvelle génération témoignent de leur pratique et s'interrogent sur un geste technique qui relève de l’artisanat et de la sensibilité artistique. Une escale à Montpellier où s'enregistre un orchestre permet le témoignage d’un jeune Musicien Metteur en Onde (le professionnel responsable de la qualité finale de l’enregistrement). Son immersif, chemin de l’onde sonore, inventaire de micros et fabrication d’ambiance sont au menu de cet épisode où l’auditeur réactive, par la radio, l'expérience consciente de ses oreilles.

La 3e partie déplie un des usages collectifs de l’enregistrement : la propagande sonore. Déclinée sous forme inattendue, du militantisme au disque de propagande sonore, de la musique de clips et autres campagnes politiques jusqu’au design sonore, elle donne à écouter la manipulation de notre environnement quotidien.

Enfin, l'ultime partie est dévolue à un usage plus intime. Celui qui fait de l’enregistrement, une trace sonore. Ici, c’est la résurrection de sons avant qu’ils ne disparaissent, qui est mise à l’honneur dans un archivage singulier. Ainsi des collectionneurs de disques, issus d’anciennes cabines sonores, semblable à celles des photomatons (et qui ont aujourd’hui disparues) partagent leur démarche qui est semblable de loin ou de près à celle du couple, Marcel et Louisette Chansigaud, qui arpentait la banlieue pour y enregistrer les petits rituels d’anonymes, comme les mariages, fêtes d’école ou autres. Garder trace de l'inouï est aussi ce qui poussait des personnes à aller enregistrer sur le terrain comme le tout premier chant de pygmée… La démarche de Ferdinand Brunot quant à lui s’inscrit dans la tentative de graver dans la matière, un conservatoire de paroles, support de mémoire et de connaissance pour les générations futures. La série s'achève dans les bureaux d’une société, qui grâce à l’intelligence artificielle, génère des copies de voix au format digital pour toute personne susceptible d'être amenée, pour des raisons médicales, à perdre la voix…

Une série documentaire de Juliette Boutillier, réalisée par Gilles Blanchard.

 

ecoute sur site LSD



14/04/2025
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